20 choses qui m’ont surprises en tant qu’expatriée au Mexique
Aujourd’hui, cela fait un peu plus de deux mois que je vis au Mexique. J’ai donc pu remarquer de nombreuses différences, non seulement avec le mode de vie français -et européen-, mais aussi colombien, que ce soit dans la rue, à l »université, au travail ou encore en famille.
Par conséquent, j’ai pensé que mon expérience pouvait vous intéresser. Et comme nous avons tous au moins une fois joué au jeu « Je n’ai jamais », j’ai décidé de rendre cet article plus ludique, en le rédigeant sous la forme d’un « Je n’avais jamais… avant de vivre au Mexique ».
1. Pas jeté le papier toilette dans le bac des toilettes
Mmmm… bon appétit !
Cela peut paraître bizarre, mais il faut savoir qu’au Mexique, comme en Colombie d’ailleurs, il est conseillé -et même obligatoire- de ne pas jeter le papier dans la cuvette. Alors au début, cela peut sembler peu -voire pas- hygiénique, car chaque bout de papier utilisé doit se jeter à côté, dans une poubelle à cet effet. Si vous leur demandez pourquoi ils font cela, ils vous répondront que les tuyaux d’évacuation ne sont pas de bonne qualité, et donc que les toilettes se bouchent rapidement et facilement. À croire ou pas… mais on finit par s’y habituer, même si je vous avoue que j’ai eu du mal !
2. Souhaité « bon appétit » (« Provecho ») aux autres clients du restaurant
Les Mexicains sont plutôt à cheval sur la politesse en général. Ne vous surprenez donc pas si lorsque vous mangez à l’extérieur, des clients qui partent vous saluent et vous souhaitent bon appétit, même si ce sont de parfaits inconnus.
De la même manière, n’oubliez pas de saluer les personnes que vous connaissez de vue et que vous croisez souvent sur le chemin que vous empruntez pour aller au travail, ou à l’épicerie du coin. Si vous ne le faites pas, il est possible que ces dernières se vexent.
3. Rencontré autant d’hommes galants
C’est un cliché, le latino sait s’occuper des femmes. Mais si l’on cherche à comparer le comportement du sexe masculin en Europe et en Amérique latine, on se rend vite compte que, même si l’insécurité et la violence sont beaucoup plus présentes dans la vie quotidienne des femmes latinos, l’éducation des petits garçons se fait de façon à ce qu’ils respectent leurs opposées et qu’ils soient galants avec elles au quotidien. Ne vous surprenez donc pas si un homme s’arrête pour vous laisser passer, vous tient la porte même s’il s’agit d’un inconnu, si un ami ou votre copain vous tire la chaise pour que vous vous asseyez, ou encore qu’un chauffeur de taxi sorte de sa voiture pour vous ouvrir la porte.
4. Acheté chaque semaine une bouteille de 20 litres d’eau
Au Mexique, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’eau n’est pas potable. Cela me paraît incroyable que la Colombie, qui est considéré comme un pays en développement, puisse avoir de l’eau potable dans ses grandes villes, mais que le Mexique, puissance d’Amérique latine, non. Vous ne trouverez d’eau potable dans nulle part… Il faudra donc vous procurer un filtre pour traiter l’eau, ou suivre ce que la majorité des gens font : acheter des grosses bouteilles de 20 litres d’eau au magasin.
5. Donné obligatoirement un pourboire
En Colombie et au Mexique, il faut donner un pourboire aux serveurs. Il n’est pas inclus dans le total lorsque vous demandez l’addition, mais il correspond à environ 10/15% de la somme. Armez-vous de vos calculatrices, car lorsque l’employé qui s’occupe de vous vous apportera l’addition, il se vexera, et pourra même vous reprendre, si vous ne lui laissez rien. Il faut savoir qu’un salaire de vendeur/serveur est extrêmement bas en Amérique latine.
6. Vu des voitures rouler sur la bande d’arrêt d’urgence
Cela peut paraître insensé de rouler ainsi en pleine voie rapide. Personnellement, je trouvais cela dangereux lorsque j’ai observé voitures et camions le faire pour la première fois. Pourtant, les Mexicains l’expliquent logiquement : cela permet aux voitures de dépasser les engins qui les précèdent lorsque la voie est double. Il est en effet beaucoup plus facile de dépasser des véhicules allant lentement, sans pour autant chevaucher la voie en sens contraire.
7. Mangé des bonbons super piquants
Je peux vous le confirmer, le piquant est la base de l’alimentation mexicaine. Les Mexicains mangent du piquant absolument tout le temps, assaisonnent chaque plat avec, qu’il soit sucré (dans les bonbons des enfants qui en raffolent), salé (il existe même une sauce piquante que l’on peut mettre sur ses popcorns au cinéma).
Tout comme moi, vous vous surprendriez de voir la quantité de piment qu’il existe au Mexique (du poblano, le plus basique, au habanero, le plus fort, en passant par le jalapeño ou le chipotle). Les supermarchés disposent carrément d’un rayon entier de chilis secs en sachets (équivalent à notre rayon de fruits secs), ainsi que deux rayons séparés de sauces : un rayon de sauces « internationales » (tomate, pesto, mayonnaise…) et un rayon de sauces mexicains (c’est-à -dire piquantes) !
8. Vu des feux tricolores horizontaux et positionnés de l’autre côté du passage piéton
Continuons dans le thème du code de la route mexicain. Donnée utile, il faut savoir que les feux tricolores au Mexique se trouvent de l’autre côté du passage piéton, après l’intersection. Il faut donc regarder de l’autre côté du croisement s’il y a un feu, et éventuellement s’arrêter avant. C’est une habitude à prendre…
D’autre part, comment dire… le code de la route mexicain doit être un bon bouquin… mais pas vraiment respecté. On se demande souvent comment fonctionnent les priorités à droite, et même si elles existent. La plupart du temps, ils suivent la règle « 1 par 1 », qui consiste à laisser passer la voiture en face dans une intersection, puis à passer à son tour. Autre précision : les Mexicains utilisent beaucoup, surtout dans les villages, des 4×4 ou des jeeps « pickup ». C’est pratique, non seulement pour déplacer un troupeau de bêtes ou du matériel, mais aussi pour déplacer le reste de sa nombreuse famille qui lorsqu’il n’y a plus de place sur la banquette arrière…
9. Mangé dans des assiettes recouvertes d’un sac plastique
Ceci n’est pas une blague. Comme je vous l’ai déjà expliqué, en Amérique latine, les gens mangent souvent dans la rue, pour le prix avantageux de la nourriture. Vous trouverez donc tout le long de votre chemin de nombreux petits postes proposant des plats typiques du pays ou de la région dans laquelle vous vivez. Au Mexique, vous trouverez des vendeurs de sucreries, de fruits de votre choix coupés en morceaux, ainsi que des plats typiques comme des tacos, tortas, quesadillas…
Par contre, ne vous surprenez pas si les vendeurs vous tendent votre nourriture dans une assiette recouverte de plastique. L’explication est assez simple en fin de compte : c’est tout simplement une technique pour que le gras ne reste pas sur l’assiette et qu’ils n’aient pas à la laver pour chaque client…
10. Bu autant de bières
Je l’avoue, je ne suis pas une grande buveuse de bière En arrivant au Mexique, je me suis rendue compte que l’habitude de boire de la bière était encore plus présente qu’en Colombie, et que la variété était incroyable. En seulement deux mois de passés ici, j’ai déjà pu goûter chaque marque. Et ce n’est donc pas un cliché, en plus de ne jurer que par la tequila, les Mexicains boivent des litres de bière, que ce soit une Corona, Modelo, Indio, Tecate (light ou pas), Dos Equis, Victoria…
11. Acheter des pop-corn à chaque passage au cinéma
Comme en Colombie, ici, passer la soirée au cinéma ne coûte presque rien. Loin de vous l’habitude de payer 8 euros pour une place, et 10 euros le popcorn moyen. Ici, les mardis et mercredis la place est à moitié prix, et un billet de base coûte seulement 3 euros. Pour vous donner encore plus envie, laissez-moi vous préciser le prix du pack popcorn géant + deux boissons : 7 euros !
Ce qui m’a vraiment étonnée, c’est que les salles de cinéma latinoaméricaines sont beaucoup plus spacieuses, modernes et confortables qu’en France. Pour les grands fans, il existe même des cinémas « VIP », où la nourriture et le service sont dignes des plus grandes enseignes de luxe.

12. Rencontré autant de fans de football
Généralement, en Amérique latine, peu importe que vous soyez une femme ou un homme, vous suivez le football. Comme pour beaucoup des faits précédents, j’avais déjà pu le remarquer en Colombie, mais cela s’est révélé encore plus fort au Mexique. Ils sont fous de football, c’est-à -dire qu’en plus chanter, sauter et crier pour soutenir leur équipe au stade, le pourcentage de femmes qui s’y rendent est tout aussi incroyable. Pour avoir vécu des matchs en France, en Colombie et au Mexique, les proportions me semblent vraiment incomparables.
13. Fait mes courses à l’épicerie du quartier
Chaque personne qui vit ou a vécu en France sait qu’acheter quelques produits ou pire, faire ses courses à l’épicerie du coin, revient à dépenser une fortune. Sûrement parce que les produits sont en plus petites quantités et que ce sont des entreprises indépendantes. Au Mexique -comme en Colombie d’ailleurs- il vaut parfois plus le coup de faire ses emplettes à l’épicerie du quartier. Alors, bien sûr, il y a moins de choix que dans les grandes surfaces, mais je vous assure -j’en ai été la première surprise- que les prix sont plus bas sur chaque produit.
14. Danser au son de la banda, la cumbia, la salsa…
En Amérique latine, faire la fête rime avec danser. Et cela ne signifie pas bouger son corps ou ses bras en rythme, ni sauter lorsque la playlist passe de l’électro, non… La danse va de pair avec la culture de l’acceptation de soi, du partage, de la bonne humeur, si typique des latino-américains. Si vous avez, comme moi je ne vous le cache pas, du mal à bouger vos extrémités en rythme, je vous conseille d’apprendre les pas de base de chaque danse pour pouvoir vous débrouiller si quelqu’un vous invite à danser.
Parce que oui, loin de vous les clichés, un latino qui vous invite à danser ne veut pas forcément vous draguer. Partager une danse, c’est avant tout partager un moment, enseigner quelques pas à l’autre, discuter et rire ensemble.
15. Tout assaisonné avec du citron et du sel
C’est une manie mexicaine que j’avais du mal à comprendre au début. Les fruits, les bières, la tequila, les tacos, les jus, les sandwiches… rien n’y échappe. Les Mexicains vous proposeront d’assaisonner chaque plat ou encas. Pourquoi vouloir rajouter du salé et de l’acide à des aliments qui possèdent déjà des goûts savoureux ? Le sel et le citron permettent de rehausser les goûts des plats. Il faut dire que les Mexicains adorent les saveurs fortes et originales.
16. Insulté les catcheurs de la lucha libre
La lutte libre, c’est le catch mexicain. Il s’est inspiré de la lutte gréco-romaine et s’est développé lors de l’occupation française, à la fin du XIXème siècle. Les spectacles durent entre deux et trois heures, et voient plusieurs catcheurs se succéder sur le ring, en plusieurs rounds, qui sont introduits par de jolies femmes. Ils portent tous un masque caractéristique de leur personnage, et ont l’habitude de combattre par équipe -souvent les « gentils » contre les « méchants ». Le public arrive donc avec ses préférences et n’hésite pas à les vociférer.
Face à des combats spectaculaires mais scénarisés de A à Z, le public prend part au spectacle et ne se gêne pas pour adresser des insultes aux catcheurs, qui prennent parfois la peine de répondre et même de lancer des piques aux personnes en question. Même si vous vous sentez un peu mal à l’aise au début, vous vous habituerez vite à l’ambiance bon-enfant.
17. Fait autant de soins esthétiques
À l’égal des colombiennes, les mexicaines prennent grand soin de leur physique. Bien qu’elles aient l’habitude de sortir quasiment en pyjama -comme les américains- au supermarché du coin, elles s’habillent très élégamment dans la vie de tous les jours, et encore plus lorsqu’il s’agit d’un événement.
C’est sûrement pour cette raison que la beauté et les soins sont si peu chers. Cela s’applique non seulement pour les séances d’épilation, mais aussi chez le coiffeur où une coupe de cheveux coûte environ 15 euros ; ainsi que pour les manucures, qui valent environ 4 euros pour les semi-permanentes et 10 euros pour les pédicures. Qui a dit qu’il fallait souffrir pour être beau/belle ?
18. Petit-déjeuné de la viande rouge
J’avais déjà testé les petits déjeuners salés avant de mettre les pieds en Amérique latine. Par là , j’entends une assiette qui comprend un Å“uf -sur le plat ou brouillé-, des flageolets, des tomates cuites, un morceau de pain, parfois du bacon…  Eh bien, je gardais ma préférence pour le petit-déjeuner sucré et léger.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’arrivai au Mexique, et je ne trouvai sur la table du petit-déjeuner QUE du salé, dont une grande quantité de viande rouge. Pour vous faire court, les Mexicains peuvent déguster dès le réveil tacos ou quesadillas (tortilla grillée remplie de fromage fondu), tortas (sandwich de diverses viandes cuites, avec de l’avocat, de la salade, de l’oignon et des tomates), enchiladas (tortilla farcie selon vos goûts, recouverte de sauce verte ou rouge piquante), caldos de res (bouillon de boeuf accompagné de légumes cuits), menudo (ragoût préparé avec des tripes, des pieds de cochon et des épices), pozole (soupe cuisinée avec du maïs blanc, du porc ou du poulet, une sauce rouge un poil piquante et dans laquelle on trempe des condiments, tels que de des oignons, des tortillas grillées…). Le plat le plus traditionnel restant les fameux chilaquiles, à base de morceaux de tortillas grillés, baignés dans de la sauce verte ou rouge, mélangés à un Å“uf brouillé et accompagnés de fromage frais, d’oignons et de purée de flageolets.
19. Rencontré autant de patriotes
Après avoir vécu les « fiestas patrias » (jours qui précèdent et qui suivent le jour de l’indépendance mexicaine, le 15 septembre) en territoire mexicain, je peux maintenant vous affirmer que les mexicains sont le peuple le plus patriote que j’ai rencontré de toute ma vie. Non seulement ils sont fiers de leur pays, malgré ses dysfonctionnements sociaux, et le soutiennent de tout cÅ“ur lors des compétitions sportives -comme en football, natation ou athlétisme-, mais en plus, ils le crient sur tous les toits lors des fêtes de la patrie, autour du 15 septembre.
Ce jour-là , chaque année, se donne le cri de l’indépendance à 22h30, comme le veut la tradition. C’est pourquoi, deux semaines avant cette date, des vendeurs ambulants commencent à vendre des bibelots aux couleurs du drapeau, les boutiques arborent le vert, blanc et rouge, des décorations tricolores sont installées sur les bâtiments officiels. S’instaure quasiment une compétition entre les gens, pour déterminer qui est le plus patriote, et qui soutient le plus son pays. C’est beau à voir, les Mexicains s’unissent grâce à l’amour qu’ils portent à leurs origines.
20. Célébré joyeusement la mort
Il s’agit de l’équivalent de la Toussaint en France, qui commémore les défunts chaque 1er novembre. Mais, au Mexique, la célébration est tout autre. Les familles se réunissent dans une ambiance joyeuse, généralement du 31 octobre au 2 novembre. Il s’agit en fait d’un héritage religieux aztèque, qui rendaient hommage à leurs morts deux fois par an. De nos jours, la croyance veut que les défunts dont on se souvient régulièrement reviennent dans le monde des vivants pour rendre visite à leurs proches en ces dates-là . Pour ce faire, les membres de la famille dressent un autel coloré, où sont placées des offrandes ainsi que des photos des morts. Certains se rendent par la même occasion au cimetière, et se rassemblent autour d’une tombe, qu’ils décorent en chantant, en partageant un repas, ou en priant.
Si vous souhaitez vous faire une idée de la célébration, je vous conseille de visionner le film Disney « Coco » (2017).
Marina